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Elite – Demi finale – Limoux / Carcassonne

lindependantcomRetrouvez l’interview de Romain GAGLIAZZO (joueur de l’ASC), paru sur lindependant.com, qui nous parle de la demi-finale de championnat de France qui opposera ce dimanche Limoux à Carcassonne au stade de l’Aiguille.

La renaissance de Romain Gagliazzo – www.lindependant.com

En manque de désir et de motivation ces dernières saisons, le Carcassonnais a retrouvé des couleurs depuis quelques mois. Pour le plus grand bonheur de son ASC chérie qui rêve de décrocher, dimanche à Limoux, son billet pour la finale.

Au calme de ses traits, on devine que la sérénité s’est définitivement posée. Les émotions en tout genre, les angoisses qui lui faisaient hier encore un corps tendu comme une planche, qui jetaient le chaos dans sa tête glissent désormais en pluie fine sur sa carcasse solide et bien ancrée (1,87 m, 103 kg). A quelques heures de disputer la demi-finale face aux voisins limouxins, dominés lors des six dernières confrontations, Romain Gagliazzo ne craint plus que son ciel, aux beaux jours retrouvés, ne se déchire à nouveau. Entre 2004 et 2008, le tout jeune trentenaire vivra sur la banquise.
« C’est vrai, j’avais perdu le goût du jeu. Du rugby. C’est bien simple, il y a quelques mois à peine, j’ai manqué de tout plaquer. M’entraîner représentait une contrainte. Et puis mes amis de l’ASC, Frédéric Banquet, François Jovani, Sébastien Azéma, les coaches ont su me convaincre de rechausser les crampons en octobre dernier alors que j’étais au fond du trou ».
Il n’ose l’évoquer mais la dépression le guettait. La faute à une histoire d’amour passionnelle qu’il a souhaité vivre jusqu’au bout. « Durant ces années, j’ai privilégié ma vie de famille, voilà tout. Mais je ne nourris nul regret », coupe immédiatement cet employé au Conseil général de l’Aude, service « allocation RMI ». Aujourd’hui, il a définitivement tourné la page.
Plus rien ne semble susceptible d’égratigner une oeuvre renaissante. Son âme semble chauffée par mille flammes. Et les soleils s’amoncellent au-dessus de sa tête : la Coupe de France il y a trois semaines, une présélection en équipe de France et la perspective de réaliser un troisième doublé. Il revoit la lumière, galope grand champ, guiboles agiles et frétillantes.

Métamorphose radicale
« Pendant quatre ans, c’est mon ombre qui évoluait sur les pelouses. Limoux m’en veut un peu. Je les comprends. Durant cette période, j’étais triste, timide. Là, je ne me reconnais plus. Je suis presque devenu le boute-en-train de l’équipe. Je revis tout simplement ». La métamorphose est radicale. Et le joueur fait à nouveau la une des gazettes. Au point que l’on susurre son nom dans les travées de Gilbert-Brutus. « Ah bon ? Cela fait plaisir. J’ai adoré porter les couleurs de l’UTC. Défendre l’identité catalane. Vous savez, je suis un joueur à l’ancienne. Sur le terrain, je m’efforce de ne jamais trahir mes couleurs ». Un fort caractère et des qualités retrouvées qui ont séduit le nouveau staff d’une l’équipe de France qu’il n’avait plus fréquentée depuis cinq ans. Riche d’une vingtaine de sélections et d’un palmarès long comme le bras (5 Coupes, 4 Championnats) la carrière de ce passionné de pétanque, champion de l’Aude minimes triplettes à Alairac, son village natal, retrouve du relief. Formé à la MJC Carcassonne, celui qui va s’offrir un été très musical avec les concerts de Seal, Scorpions et Lenny Kravitz, a plutôt bourlingué ces dix dernières années, quittant son ASC chérie à 19 ans, faute de projet cohérent. A Villeneuve, aux côtés de la génération bénie des Rinaldi, Frayssinous, Banquet, Wulf, Bloomfield, Fakir, il marquera le XIII hexagonal de son empreinte en décrochant 6 titres en quatre ans avant de rejoindre l’UTC (deux ans), puis Limoux (deux ans).
Une carrière qui inévitablement devait le ramener vers des rivages accueillants. « Quelque part, ce que nous réalisons avec l’ASC est une sorte de revanche. J’ai quitté ce club il y a une décennie en totale déliquescence et le voilà à nouveau au sommet ». Une autre histoire d’amour à la fois belle et compliquée, faite de rendez-vous manqués, d’attentes inquiètes. Mais le coeur est toujours le plus fort s’il est pur et sincère. Et qui pourrait se terminer, celle-ci, avec flonflons et paillettes, le 23 mai prochain à Domec.
Arnaud Hingray

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